Madeleine Desdevises - "La Drôlesse" de Jacques Doillon
Ce que la presse a pensé du film, de la mise en scène et des acteurs...
L’Aurore
« Il tient la mer, le bougre, et ce qui lui manque en carrure, il le regagne en finesse (…). De belles qualités, de celles, hélas ! qui ne sont pas très à la mode : c’est original, touchant, sensible et aussi peu spectaculaire que possible (…). Les dialogues ne sont pas brillants : ils sont vrais ».
Francis Schull, 22/05/1979
L’Aurore
« Je suis un chirurgien, pas un masseur qui vous enduit de baume parfumé. La vie pue, elle fait mal, pourquoi le cinéma n’en ferait pas autant ? La réalité, ça rigole parfois, ça pleure souvent. Mes films aussi ».
Jacques Doillon, propos rapportés par Odile Grand, 22/05/1979
Le Canard Enchaîné
« Madeleine Desdevises et Claude Hébert, interprètes des deux gosses, sont étonnants de vérité. Jacques Doillon a su rendre justes et touchants leurs moindres faits et gestes. On a retrouvé là l’auteur des Doigts dans la tête et du Sac de billes. Enchanté d’avoir refait sa connaissance ».
[S.N.], 30/05/1979
La Croix
« Le film ne brille pas par la vraisemblance, mais renferme nombre de scènes charmantes, traitées avec une totale pudeur. Les deux interprètes, la gamine surtout, sont extraordinaires de naturel et de vérité ».
[S.N.], 22/05/1979
Les Echos
« Une sensibilité à fleur de peau, une tendresse parfois bouleversante, et une émotion, pudique, presque froide mais qui, incontestablement, finit par submerger le spectateur même rétif (…). Ce film intimiste, et dépouillé à l’extrême, est dans son genre une rare réussite. Et classe Jacques Doillon parmi les réalisateurs les plus originaux du cinéma français – voire international ».
Annie Coppermann, 25/05/1979
L’Express
« Actuellement, en France, Doillon est probablement le meilleur psychologue des âmes simples. Il s’exprime sur deux modes parfaitement adéquats : des dialogues d’une acuité, d’une justesse, d’une concision remarquables ; des images limitées dans l’espace et dans le temps aux strictes exigences du sens. Ses personnages ne disent que les mots nécessaires, n’accomplissent que les gestes signifiants ».
Patrick Thevenon, 12/05/1979
Le Figaro
« Il n’y a pas deux idées dans La Drôlesse, mais une, et celle-ci ne brille ni par sa consistance ni par son originalité (…). Il n’y a évidemment aucune sorte de réalité dans cette situation que le cinéaste développe au gré d’une inspiration capricieuse qui se distingue principalement par son impuissance à construire et à filmer ».
Michel Marmin, 22/05/1979
France Soir
« En tous cas, de film en film, ce que montre Doillon ce sont les sentiments qui nous lient si fort à notre condition humaine, l’amour, la solitude. Pour lui, le cinéma est une machine magique qui fabrique des rires et des larmes ».
Monique Pantel, 22/05/1979
France Soir
« Il y a dans ce film à deux personnages un sens des nuances tout à fait rare. La mise en scène de Jacques Doillon, discrète et efficace, est aussi souple que sont justes toutes les répliques (…). Jacques Doillon a trouvé les mots qu’il fallait et a su les faire dire sur le ton qui permet d’en comprendre toutes les subtilités. Reste l’interprétation. Elle est prodigieuse ».
Robert Chazal, 23/05/1979
L’Humanité
« Il y a donc là un scénario intéressant, malheureusement contredit par une mise en scène assez rudimentaire, et surtout par un dialogue beaucoup trop élaboré dans sa forme pour être crédible (…). On pourrait adresser le même reproche à la direction d’acteurs, qui manque de souplesse. On a l’impression que Jacques Doillon n’a pas tiré le meilleur parti des qualités de spontanéité de la petite Madeleine Desdevises ni du peu de métier que possède déjà Claude Hébert ».
[S.N.], 23/05/1979
Libération
« Le recours des auteurs français au fait divers aboutit à un cinéma provincialiste un peu étriqué. Les personnages dérisoires, velléitaires, ne captivent pas vraiment le spectateur (…). La campagne de Doillon demeure un décor naturaliste où le cinéaste tourne une attendrissante fausse histoire de pédophilie pour être dans l’air du temps ».
Gilbert Rochu, 23/05/1979
Le Matin
« Pour être un film « pauvre », La Drôlesse n’est à aucun moment un film négligé, cachant sa facilité et ses insuffisances derrière l’abri d’un intellectualisme abusif. Mieux, c’est un film où le narcissisme habituel aux jeunes cinéastes français bat en retraite, cédant le pas au souci de diriger les comédiens (…). Doillon nous apparaît avec La Drôlesse comme un cinéaste adulte, sûr de ce qu’il veut dire et conscient des moyens qu’il doit employer pour le dire. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il nous donne une œuvre d’une extrême originalité ».
Georges Cohen, 22/05/1979
Le Monde
« Ce qu’il a réalisé là est un parfait exemple de ce que l’on pourrait et devrait voir plus souvent. Nul besoin de sommes astronomiques pour le sujet choisi, mais, à tous les stades de l’écriture et de la réalisation, une logique et une rigueur de chaque caractère, de chaque situation (…). Doillon traite un fait divers, il parle de paysans, et, grâce à la fantastique énergie donnée aux deux acteurs, le film part dans une dimension autrement universelle, où l’assassinat de la solitude est en question ».
Claire Devarrieux, 23/05/1979
Le Monde
« Jacques Doillon ne filme pas pour rien. Son film permet de connaître des êtres singuliers et en danger qui vivent en même temps que nous (…). Il dispose des facultés fondamentales d’un grand artiste, d’un grand témoin. On peut attendre beaucoup de lui. Il va peut-être aider notre cinéma à se ressaisir, à reprendre une envergure qui, ces derniers temps, Godard et Duras mis à part, lui fait défaut ».
Michel Cournot, 31/05/1979
Les Nouvelles Littéraires
« Il y a là des moments étonnants qui échappent à toute psychologie traditionnelle, à toute programmation dramatique. Il n’y a qu’un Doillon pour oser nous dire des choses aussi simples et aussi essentielles à la fois. Sans artifice, sans la moindre sensiblerie, par petites scènes successives, il nous fait percevoir avec une émotion pleine de retenue tout ce qui peut se cacher derrière ce que les Anglo-Saxons appellent un fait d’intérêt humain (…). Quant aux interprètes, Claude Hébert et Madeleine Desdevises sont tout bonnement bouleversants ».
Michel Boujut, 23/05/1979
Le Nouvel Observateur
« Une émotion sans concession, qui écorche et qui choque. Grâce à lui, des choses aussi simples que manger du thon ou une saucisse de Strasbourg prennent, par son art du toucher sensible, une importance fondamentale ».
[S.N.], 21/05/1979
Pariscope
« L’émotion et la tendresse qui se dégagent de La Drôlesse sont difficilement traduisibles par des mots. Or, il serait dommage que, parce qu’il a avec ses films évité la banalité et a été classé dès lors parmi les auteurs difficiles, le nouveau Doillon n’attire pas les foules (…). On sort de ce film bouleversé et, étrangement, avec cette espèce d’allégresse intérieure que fait naître la sensation d’avoir vu une de ces choses qui comptent dans une vie ».
José-Marie Bescos, 30/05/1979
Le Point
« A quel genre appartient ce film ? De quel modèle le rapprocher ? Quelle leçon en tirer ? C’est un film unique, né d’une vision, d’une sensibilité si originales qu’il laisse à la fois dérouté et enchanté (…). Doillon nous a offert un étonnant cocktail de naïveté et de rouerie, un appel drôle et désespéré à la tendresse ».
Pierre Billard, 21/05/1979
Rouge
« Certes, La Drôlesse est une réussite. Sur un sujet audacieux (…) Doillon a su construire une belle histoire pudique, enfantine, sans tomber ni dans le clin d’œil ni dans la bêtification. Servi par d’étonnants interprètes, il nous donne à voir un romanesque de notre temps. Et pourtant, il manque à ce film un je ne sais quoi pour atteindre le chef d’œuvre ».
[S.N.], 08/06/1979
Télérama
« Ici encore, Doillon le funambule évite tous les pièges pour dénicher en profondeur une vérité vraie, provoquant la logique raisonnable. Avec ses dialogues inattendus, et ses scènes hachées, il maîtrise l’émotion quand les sentiments deviennent trop forts. Pas question de lâcher la bride et de donner dans la sensiblerie facile. Doillon est un passionné économe qui mesure ses effets même et surtout si son histoire flirte avec le drame ».
Christine de Montvalon, 23/05/1979
La Vie Ouvrière
« Film tourné avec de très modestes moyens, La Drôlesse est une très belle histoire sur la relation humaine de deux marginaux (…). Le ton reste juste dans ce rapport inattendu entre une fillette et un garçon immature (…). C’est sur les seules vagues de la tendresse, de l’affection, de l’amitié que naviguent ces deux affamés de compréhension. La Drôlesse ou l’éloge de la pureté ».
G.D., 04/06/1979
VSD
« Nous reconnaissons et goûtons une œuvre digne des réalisations précédentes de Jacques Doillon (…). Noble, poétique et beau film ».
Claude Mauriac, 24/05/1979